Non, le béton ne gonfle pas en séchant. Au contraire, il subit un léger retrait dû à la perte d’eau et à la réaction chimique entre le ciment et l’eau. Dans certains cas rares, un gonflement peut apparaître, mais cela est causé par des réactions chimiques anormales ou des conditions extérieures spécifiques.
Que se passe-t-il lorsque le béton sèche ?
Une fois coulé, le béton n’a pas simplement besoin de sécher à l’air libre. Il subit un processus complexe de durcissement lié à une réaction chimique entre l’eau et le ciment, appelée hydratation. Cette réaction permet au béton de gagner en résistance et de devenir un matériau solide et durable.
Pendant cette phase, une partie de l’eau est consommée par le ciment et le reste s’évapore lentement. Ce phénomène entraîne une légère réduction de volume, connue sous le nom de retrait. Cette contraction est naturelle et ne doit pas être confondue avec un gonflement.

Le béton peut-il réellement gonfler ?
Dans des conditions normales, le béton ne gonfle pas. Cependant, certains cas rares peuvent provoquer une expansion du matériau. Ces situations ne concernent pas le processus de séchage en lui-même, mais des réactions secondaires ou des influences extérieures.
Parmi les causes possibles de gonflement :
- Réactions chimiques internes inhabituelles, comme la réaction alcali-silice
- Présence de sulfates dans le sol ou dans l’eau environnante
- Mauvais choix ou surdosage d’adjuvants dans la formulation
- Absorption excessive d’eau après durcissement dans un environnement très humide
Ces phénomènes peuvent entraîner une déformation visible ou même une dégradation du béton s’ils ne sont pas maîtrisés.
Quels signes indiquent un gonflement du béton ?
Même si cela reste rare, certains indices peuvent alerter sur un gonflement anormal :
- Soulèvement de dalles ou de surfaces planes
- Apparition de fissures en réseau, parfois profondes
- Éclatement localisé de certaines zones du béton
- Déformation de joints ou de bordures
Ces signes apparaissent généralement plusieurs semaines après le coulage, surtout dans des ouvrages exposés à l’humidité ou au gel.
Quelles sont les précautions à prendre pour éviter ce phénomène ?
Pour éviter tout risque d’expansion non désirée du béton, plusieurs bonnes pratiques sont recommandées :
- Utiliser une formulation adaptée au type de chantier et au climat local
- Respecter les dosages eau/ciment pour éviter un excès d’eau
- Choisir des adjuvants testés et compatibles entre eux
- Protéger le béton frais contre une évaporation trop rapide
- Réaliser une cure efficace pendant plusieurs jours pour assurer un durcissement progressif
- Vérifier la nature du sol et prévoir des protections si des agents agressifs sont présents
En respectant ces étapes, on limite les risques de désordres liés au gonflement et on garantit la durabilité du béton.
Le retrait est-il plus fréquent que le gonflement ?
Oui, le retrait est un phénomène courant, prévu dès la conception des structures en béton. Il résulte principalement de la perte d’eau et du tassement progressif du matériau. Contrairement au gonflement, le retrait est maîtrisable et anticipé par les professionnels grâce à :
- La mise en place de joints de retrait
- L’utilisation de fibres pour limiter la fissuration
- Une cure bien conduite pour garder l’humidité pendant la phase critique
Ce comportement du béton est parfaitement connu et pris en compte dans les calculs de structure, ce qui n’est pas toujours le cas des phénomènes de gonflement, plus rares et souvent imprévus.